Quand on imagine le quotidien d’un chef cuisinier, on visualise ce dernier entouré de son équipe, dans sa cuisine. Il ou elle y a ses habitudes, il ne lui faut que trois secondes pour mettre la main sur le cumin. Alors même si le menu change, les journées ont tendance à se ressembler.
Quelles options pour celles et ceux qui adorent cuisiner, mais qui ont horreur de la routine ? Nous allons vous présenter l’une d’entre elles : devenir chef itinérant !
Un chef itinérant — ou chef nomade — fait le choix de ne pas s’installer dans un établissement fixe. Il prend pour un temps les commandes de la cuisine où il pose ses valises. D’autres ont tout de même leur propre restaurant (ou non), mais prennent parfois la route afin de vivre et de partager une aventure culinaire extraordinaire.
David Mijoba est par exemple l’auteur des plats servis, en ce moment, au Copperbay de Marseille le midi. Avant cela, on le trouvait au Café des épices, à l’Alchimie son restaurant, Chez Péron, au Bistrot Cam ou encore chez Jogging.
On s’amuse même de ce nouveau concept dans le monde entier. La preuve avec The Grand Gelinaz Shuffle, un événement au cours duquel des chefs se retrouvaient à cuisiner dans le restaurant dont ils avaient tiré au sort le nom. Les clients, quant à eux, ne découvraient l’identité du chef que le jour même.
En bref, le chef itinérant ramène sa fraise au gré des demandes, de ses envies et de ce que lui souffle sa créativité !
Chef itinérant et traiteur : quelle différence ?
Tandis que le traiteur prépare généralement ses plats à l’avance avant de les réchauffer le jour J, le chef itinérant s’approprie les lieux où l’on a fait appel à ses services. Il concocte le tout sur place et s’occupe aussi de mettre le couvert et d’ajuster l’aménagement du lieu si besoin. La définition de ces deux métiers reste cela dit proche, à vous d’inventer la vôtre si le concept vous séduit !
Chef itinérant, cela peut également être partir à l’aventure avec ses ingrédients sous le bras. C’est ce qu’a fait David Gallienne, gagnant de l’émission Top Chef édition 2020, au printemps de l’année dernière. Au volant de son food truck, il a parcouru la Normandie pour sillonner les marchés. Les habitants qui avaient la chance de passer par là ont pu déguster certaines de ses spécialités, comme le foie gras de canard au pommeau ou la volaille fermière en croûte.
Au Québec, le cuisinier français Loïs Desfarges a fait un choix similaire, toutefois moins éphémère. Il a troqué les fourneaux de sa cuisine traditionnelle contre ceux… d’un ancien autobus scolaire ! Loïs Desfarges se voit comme un artiste en tournée. Il propose des menus locaux à travers le Québec et ambitionne d’arpenter le Canada tout entier. Son rêve avait été rendu possible grâce à la plateforme de financement Kickstarter.
Être au plus près de ses clients
Aimer cuisiner, c’est aimer faire plaisir. Or les chefs restent souvent dans l’ombre tandis que leurs clients se régalent. Un brin frustrant… Depuis qu’il est cuisinier itinérant, Antony Cointre multiplie les lieux et les ambiances. Un jour c’est un déjeuner en huit étapes sur une péniche, le suivant un repas de mariage, un autre « un Gros buffet » à volonté pour La Cantoche des Inrocks. Mais quel que soit l’endroit, Antony Cointre a un principe : cuisiner devant ceux qui vont savourer ses plats. Il remet ainsi le partage et l’humain au cœur de sa cuisine.
David Gallienne est du même avis. De son côté, l’idée du food truck lui est venue en période de confinement. Les portes de ses établissements fermées, celui-ci s’est dit qu’il était temps de se réinventer. C’est ce qu’il a confié à la journaliste de La Dépêche :
« On a commencé par faire du « click and collect ». On attendait que ce soit les gens qui viennent à nous et il y a eu un bel élan de solidarité, mais la vie a repris son cours… On s’est rendu compte qu’il était plus intéressant pour nous d’aller au-devant des gens. De retrouver ce lien social qui nous manque tant, en ressortant le food truck et en proposant des plats à emporter. »
David Gallienne
On espère que ces quelques exemples vous auront inspiré ! Ou qu’ils vous auront au moins démontré que, avec de l’imagination, il est souvent possible d’aligner ses passions avec ses aspirations. C’est aussi cette idée que nous voulions vous transmettre dans l’article où nous vous parlions de ces chefs qui osent fermer leur restaurant le week-end.