Témoignage et article Romane Salvador
Cela va bientôt faire deux mois que j’ai arrêté de manger de la viande et du poisson.
Ou presque.
Je suis ce qu’on appelle une flexitarienne, autrement dit une « semi-végétarienne » (bien que ce mot ne soit pas très beau).
Et parce que j’ai eu l’impression que de plus en plus de personnes autour de moi voulaient suivre cette voie, ce qui est peut-être ton cas, j’ai eu envie de partager mes réflexions en toute transparence. Voici donc mon second témoignage !
Vraiment, c’est une surprise. Je m’attendais à saliver à chaque coin de rue, à me trouver des excuses en série pour m’accorder des « exceptions », mais non.
Je me l’explique de deux façons.
Il y a d’abord le fait que je sois flexitarienne et non végétarienne.
Cette flexibilité me rassure et contribue, je le crois, à ma faible consommation de produits d’origine animale.
Mon cerveau est comme un enfant.
Si je lui interdis formellement quelque chose, il va avoir envie de le faire.
Si je lui donne des consignes plus cool, il va se dire « ok bon, d’accord ».
C’est comme ça que la semaine dernière je n’ai mangé qu’une fois de la viande – alors que je m’autorise officiellement 4 fois maximum – sans que cela ne me demande d’efforts.
Je n’ai pas eu l’impression de me priver, je n’en avais juste pas envie.
La deuxième raison est que plus je me renseigne sur le sujet, plus il me paraît compliqué de manger des animaux. Pour des motifs écologiques, de santé et de bien-être animal.
J’ai le sentiment que quelque chose s’est reconnecté dans mon cerveau.
Avant, un jambon, un steak ou un sushi étaient de la simple nourriture. Rien de plus.
Aujourd’hui, je sais que je mange un être qui, il y a quelque temps, était vivant comme je le suis.
Cette prise de conscience est brusque, mais elle est réelle et nécessaire en ce qui me concerne.
« Ce soir-là au dîner, il y avait des pilons de poulet. Je n’ai pas pu en manger. Quand j’ai pris l’os entre mes doigts, je n’ai pas eu l’impression que c’était « du » poulet » mais « un » poulet. Je suppose que j’avais toujours su que je mangeais un individu mais cela ne m’avait jamais mise à l’aise auparavant. »
Faut-il manger des animaux ? Safran Foer Jonathan
Cela m’avait un peu inquiétée, mais je pense que cette fatigue était due à un trop-plein de nouveautés (déménagement à l’étranger, changement de régime alimentaire). Après tout, mon corps n’avait jamais vu passer autant de fruits et de légumes de sa vie… Il n’a pas dû comprendre tout de suite ce qui était en train de se passer, mais là, ça y est, il commence à apprécier. Je me sens bien.
Enfin surtout un, pour l’instant ! C’est une amie qui m’a parlé de l’application HappyCow : une carte qui recense les restaurants soit végétariens, soit végans, soit avec des options végétariennes. On visualise le tout d’un coup d’œil, très pratique dans sa propre ville et peut-être encore plus lorsqu’on est en vadrouille ailleurs. La communauté laisse en plus son avis sur les restaurants déjà testés. J’approuve !
Ma vie d’avant était beaucoup plus simple. Je faisais cuire des pâtes (ça c’est toujours possible, ouf), un steak haché ou des knackis (oui, c’était vraiment ce que je faisais), et le tour était joué.
Maintenant, je dois :
Je suppose que je vais m’y habituer voire, je l’espère, y prendre goût. En attendant, je reconnais que ce n’est pas tous les jours une partie de plaisir de ce côté-là. D’ailleurs pour le moment j’ai abandonné l’idée de faire du batch cooking car… je n’ai pas la patience !
Et ce n’est pas grave.
On y va en douceur.
Mais quoi qu’il en soit, on y va !
Je ne me suis pas non plus encore renseignée sur ce qu’est un régime végétarien équilibré, par exemple sur les combinaisons judicieuses à connaître comme légumineuses + produits céréaliers (je viens d’interroger mon ami Google pour pouvoir te donner cet exemple).
Il y a tant de choses à savoir.
Je me sens comme une enfant qui a tout à (ré)apprendre.
Mais je suis curieuse de ce nouveau monde qui s’ouvre à moi, alors ça ira.