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Journal d’une (presque) végétarienne : ma première semaine sans viande

  • Point de vue
  • Lecture: 3 min
  • 21.07.2021
Quel est le comble pour un⸱e végétarien⸱ne ? Détester les légumes, et aussi un peu les fruits. Cela aurait pu rester au stade de la blague, mais c’était ma réalité à moi. Je faisais jusqu’à peu partie de ces gens que personne n’aime inviter à manger chez soi, car on ne sait jamais quoi leur cuisiner.

Sauf que cette année, mes convictions personnelles ont été chamboulées.
Conscience écologique et nécessité de prendre soin de ma santé sont désormais deux de mes piliers.
Et si je veux que ces piliers soient solides et droits, il me faut modifier mon alimentation de façon radicale.

Je te raconte ici la toute première semaine sans viande d’une personne dont le plat préféré est le lapin à la moutarde.

Ce ne sera jamais le bon moment pour devenir végétarien·ne

J’ai hésité plus d’une fois à repousser le début de cette « semaine test ». J’avais choisi une date symbolique, mais plus elle approchait et plus mon engagement me semblait impossible à respecter. Impossible ? Non, la vérité c’est que je n’en avais tout simplement pas envie.

Cette date, c’était celle de mon emménagement en Espagne, le pays de la pata negra et du chorizo. Entre nous, je salive rien qu’en écrivant ces mots.

J’ai réussi à inverser le cours de mes pensées et à me dire que le début de cette nouvelle vie était la meilleure occasion de changer mes habitudes. Il est tellement facile de se trouver des excuses. De se dire « une fois que… alors… ». Ce ne sera jamais le bon moment. Ce sera simplement LE moment si tu l’as décidé.

C’est parti pour le batch cooking végétarien

Pour pousser la blague – qui n’en est toujours pas une – un peu plus loin, sache que je n’aime pas cuisiner. Je trouve frustrant ce temps passé à laver, éplucher, couper et cuire, comparé à celui dont nous avons besoin pour avaler nos bouchées.

Pour réussir à manger végétarien toute la semaine, je me suis dit qu’il valait mieux que je prévoie et prépare en avance mes menus. C’est le principe du batch cooking : cuisiner beaucoup d’un coup pour être ensuite tranquille plusieurs jours. J’étais bien contente d’avoir sous le coude le livre de recettes végétariennes spécial débutants que j’avais acheté en France.

Promesse du livre : deux heures de cuisine pour 5 plats différents.
Réalité : trois heures de cuisine pour 3 plats différents. (Je suis lente, je n’avais pas de mixeur et impossible de trouver de la polenta en Espagne !)

C’est bon, c’est beau, mais…

Incroyable mais vrai, je mange tout ce que j’ai cuisiné sans souci, ou presque. J’apprécie même certaines saveurs qui m’étaient si peu familières. Est-ce parce que tous mes ingrédients proviennent du marché ? Parce que je suis déterminée à changer ? Ou simplement parce que les tomates, les poivrons et les courgettes, c’est bon en fait ? Quoi qu’il en soit, chaque repas sans viande ni poisson est pour moi une mini victoire, que je célèbre mentalement.

Car oui, même si j’ai aimé ces plats végétariens je me suis dit plusieurs fois qu’un peu de poulet par-ci par-là n’aurait pas été de refus…

Je dois aussi reconnaître que j’ai souvent eu faim au cours de cette semaine. Cela n’est à mon avis pas dû au fait je n’aie pas assez mangé, mais au contraire au fait que je mangeais trop avant.

Il me semble aussi être plus fatiguée que d’habitude. Difficile de dire si c’est à cause de la chaleur andalouse, de mon déménagement ou de carences liées à ma semaine végétarienne. Contrairement à ce que je croyais, ce n’est pas parce qu’on mange exclusivement des fruits et des légumes que notre alimentation est équilibrée. Ce que me confirme Laureline, une amie végétarienne que j’interroge :

« La question c’est : est-ce que tu manges bien végétarien ? Il ne s’agit pas simplement de manger des légumes, c’est aussi avoir un apport en protéines suffisant – et les quantités sont plus importantes qu’en régime omnivore. Je dirais que l’erreur généralement c’est de ne pas manger assez de protéines végétales, d’œufs, etc. ».

Je vais devoir approfondir mes connaissances sur le sujet. Ce n’est qu’une fois toutes les cartes en main que je pourrai choisir entre végétarisme et flexitarisme.

Sur ce, je vais manger ce qu’il reste de ma tchoutchouka, une spécialité culinaire maghrébine à base de poivrons, tomates et oignons.


P-S : Le lundi d’après je suis allée au restaurant et j’ai commandé un délicieux magret de canard sauce aigre-douce. Je l’ai savouré comme jamais.

Romane Salvador 🍀

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