En septembre, nous sommes allés rencontrer des producteurs franciliens près de chez nous. Nous avons pris la route vers l’ouest de Paris pour faire la connaissance d’un charmant couple, éleveurs de brebis et producteurs de produits laitiers. Retour sur notre échange avec Fanny et Benjamin.
D’un côté, il y a Benjamin qui ne savait rien faire de ses mains et qui a ressenti le besoin de se former pour donner du sens à son quotidien. Il a suivi des études agricoles et pendant 10 ans, il a travaillé auprès d’agriculteurs (maraîchages, troupeaux laitiers, cultures céréalières…) . De l’autre côté, il y a Fanny. Fille et petite-fille d’agriculteurs bio et engagés, elle a grandi dans cet univers mais a choisi de devenir infirmière.
En 2011, le couple a envie d’impacter un peu moins son environnement. À ce moment-là, ils avaient déjà 2 enfants.
“On a eu envie de modifier notre mode de vie et de le rendre encore plus autosuffisant.
On n’avait pas imaginé que ce ‘fantasme’ d’autonomie aboutirait sur 2 ans de démarche administrative.”
Aujourd’hui, Benjamin travaille seul à la bergerie Les Brebis de Cravent aidé de Fanny qui, lorsqu’elle ne travaille pas à temps partiel en tant qu’anesthésiste, apporte sa vision sur la structure. De temps en temps, ils font aussi appel à un saisonnier pour avoir du renfort avec leur troupeau qui réunit une centaine de brebis. Benjamin prend beaucoup de recul sur son expérience et son métier d’éleveur et estime que chaque projet est unique. Selon lui, cela dépend de la situation, du contexte et du profil de celui qui entreprend. Il insiste juste sur le fait de tenir bon ! S’engager dans un projet agricole signifie qu’on est prêt à supporter des investissements très lourds.
“Quand on s’embarque là-dedans ce n’est pas facile de tenir et de s’arrêter. Vous partez en bateau, vous traversez, vous allez manger des tempêtes mais vous êtes sur le bateau donc vous n’avez pas le choix et des fois vous tombez à l’eau. Faut tenir la barre et traverser et traverser.”
Ils considèrent que d’une année sur l’autre, leur mode de vie s’améliore. Depuis 7 ans, début de leur grande aventure, ils ont toujours réussi à rembourser leurs factures et leurs emprunts. Ils ont toujours eu cette envie de reproduire une oasis mais sans l’aspect communautaire.
“On n’est pas dans une optique personnelle, en pensant à nos besoins sur le court terme. On projette le lieu dans le futur. Par exemple, on va planter 4km de haies cet hiver. Oui, ça nous servira mais on ne le fait pas pour nous, on le fait pour le lieu, pour les prochaines générations.”
À la ferme, ils confectionnent des fromages, des yaourts et parfois même des glaces. La majorité de leurs produits sont vendus sur place quant au reste, ils sont distribués dans les AMAP, des COOP et deux restaurants (Le Dax et Le Jardin des Plumes). Ils apprécient avoir la main sur le type de produit qu’ils sortent et de garder le contrôle sur la production. Cependant, il reconnaît que c’est un métier où on est sans cesse rappeler qu’on est propriétaire/maître de rien entre les imprévus avec les bêtes, avec la météo, les tendances de consommation etc. Pourtant, le couple ne souhaite pas faire de publicité autours de leur activité. Ils estiment que la demande locale est suffisante pour vivre.
On ne fait pas de démarchage et puis, on n’aurait pas de quoi fournir plus que maintenant.
L’été, muni d’une petite camionnette, ils vendent leurs glaces à base de lait de brebis et fabriquent leur propre cornet pour aller au bout de leur démarche responsable.
Pour en savoir plus sur Fanny et Benjamin, direction leur site internet ou rendez-vous directement à la Ferme : 16 Rue Claude Monod Broca, 78270 Cravent.
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