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Alimentation bio : trois minutes pour comprendre ce que cela veut dire

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  • 02.09.2021
Le packaging est beau, il est teinté de vert, et puis surtout, il y a écrit « Bio ». J’achète. Oui comme ça, sans trop réfléchir. J’ai la chance de pouvoir le faire, je me fiche de payer plus cher si c’est le prix d’une bonne santé. C’est bien ça, la promesse de l’alimentation bio, non ? Réflexion faite, je ne suis pas capable de donner une définition claire de ce qu’est le bio. Oups.

J’imagine que le bio est plus sain, car il y a moins d’additifs, moins d’ingrédients dont j’arrive à peine à prononcer le nom. J’imagine aussi, en tout cas je l’espère, que le bio est meilleur pour la planète, car il repose sur des pratiques respectueuses de l’environnement.

Qu’en est-il réellement ?

Est-ce que je fais bien de dépenser mon argent de cette façon ?

Reprenons depuis le début.

Définition et réglementation de l’alimentation bio

Le premier paragraphe de la charte européenne du bio me donne a priori raison :

« La production biologique est un système global de gestion agricole et de production alimentaire qui allie les meilleures pratiques environnementales, un haut degré de biodiversité, la préservation des ressources naturelles, l’application de normes élevées en matière de bien-être animal et une méthode de production respectant la préférence de certains consommateurs à l’égard de produits obtenus grâce à des substances et à des procédés naturels. »

Pour que ses produits soient considérés comme bio, un agriculteur doit respecter scrupuleusement le cahier des charges européen relatif à la production biologique et à l’étiquetage des produits biologiques.

Dans ce cahier des charges, on retrouve effectivement l’interdiction d’utiliser des traitements chimiques, qu’il s’agisse de semences génétiquement modifiées (OGM), d’engrais chimiques ou de pesticides de synthèse.

On y apprend aussi que pour passer de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique, il faut patienter entre 2 et 3 ans. Cela correspond au temps pendant lequel l’agriculteur s’engage à travailler selon la réglementation de l’agriculture biologique, sans toutefois pouvoir commercialiser ses produits en bio. C’est ce que nous avait raconté Samuel, qui a converti l’exploitation familiale en production biologique, lorsque nous l’avions rencontré.

Un organisme certificateur (OC) agréé par l’Institut National de l’Origine et de la qualité (INAO) a ensuite pour mission de contrôler le respect du cahier des charges, que ce soit pour un producteur, un préparateur, un distributeur ou un importateur.

Les labels bio

À l’issue du contrôle de l’OC — effectué au minimum une fois par an — l’opérateur reçoit sa certification biologique, matérialisée par ces logos que nous voyons de plus en plus. Les plus connus sont ceux du Label AB et du Label Eurofeuille.

Ces deux labels garantissent qu’un produit contient au moins 95 % d’ingrédients agricoles certifiés bio. Le Label Eurofeuille est obligatoire sur les produits bio d’origine européenne, le Label AB est quant à lui facultatif.

Pourquoi l’alimentation bio coûte-t-elle plus cher ?

L’agriculture traditionnelle vise les prix de vente les plus bas possibles, mais cela se fait souvent au détriment de la santé : aussi bien la nôtre, que celle des animaux et de notre planète.

« Chaque fois que vous dépensez de l’argent, vous votez pour le type de monde que vous voulez. »

Anna Lappé

Produire en bio, cela demande plus d’efforts et plus de temps. Le fait de ne pas utiliser de produit chimique, par exemple, engendre un plus grand besoin de main d’œuvre. Le coût de production est tout simplement supérieur pour un agriculteur biologique que pour un agriculteur standard, ce qui explique que le bio soit plus cher à l’achat.

Je me souviens d’un reportage dans lequel un agriculteur luttait contre les pucerons qui attaquaient sa serre de tomates bio. Le problème aurait pu être réglé à coup de pulvérisations d’insecticide chimique, mais dans ce cas sa plantation n’aurait plus été bio. À la place, l’agriculteur avait acheté des coccinelles. Celles-ci raffolent des pucerons. Une solution moins efficace qui engendre plus de pertes, et justifie également un prix plus élevé.

Qui dit alimentation bio, dit forcément écolo ?

Pour le coup, non, attention à ne pas mélanger ces deux notions ! Un produit peut très bien être certifié bio mais avoir été importé de l’autre bout du monde par avion. Alors côté empreinte carbone et protection de l’environnement, ce n’est pas vraiment ça…

L’idéal ? Le combo alimentation bio + local !


Romane Salvador 🍀

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